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Photo : Photo de Joy Real sur Unsplash
Article du site LeFigaro à retrouvé ici


Les cérémonies pour nos morts et les lieux où ils reposent n'échappent pas aux mutations de nos sociétés. La révolution écologique en cours souffle désormais sur nos cimetières et décoiffe leurs allées. Des herbes folles poussent aujourd'hui entre nos tombes, résultat de l'interdiction du recours aux produits phytosanitaires, certes prévue en 2020 mais déjà anticipée par des milliers de communes. Ce nouveau souci de protection de nos sous-sols bouscule nos rites. Le traditionnel cercueil en bois est ainsi concurrencé par le cercueil en carton, moins cher et biodégradable. Le repos de nos morts doit se conjuguer avec l'obligation de protéger l'environnement et le souci de préserver la biodiversité.

À Paris, où le «zéro phyto» est appliqué depuis 2015, où le vinaigre blanc remplace déjà aussi différents produits de nettoyage,on veut aller plus loin. Le nouveau règlement des cimetières discuté à la rentrée prochaine pourrait bannir l'eau de Javel et, d'ici deux ans, une «division écologique» devrait être créée dans l'un des cimetières de la ville, à Ivry. Un espace 100 % «écolo» rassemblant une cinquantaine de places y sera créé. Pour la mise en terre, seuls les cercueils en carton y seront autorisés.

 

Augmentation des crémations

 

Mais le souffle d'Internet se fait aussi sentir. Aujourd'hui dominé par deux grands groupes, le marché funéraire attire quelques start-up qui parient sur de nouvelles habitudes. Celles de se tourner vers le Net pour l'organisation des obsèques. La Toile est bel et bien au cœur des préoccupations. À la mort d'un proche, les ayants droit doivent désormais se soucier de ses comptes sur les réseaux sociaux. Ils doivent pouvoir les fermer comme on fermait hier une ligne téléphonique. D'ailleurs, de plus en plus de personnes prennent leurs dispositions à ce sujet, et couchent leurs volontés dans un testament.

Malgré tous ces changements, la tradition perdure. Même si le recours à la crémation augmente d'année en année, le choix de l'inhumation reste la principale pratique funéraire. Les communes qui se soucient de plus en plus de l'intérêt paysager de leurs cimetières, désormais gérés comme d'authentiques espaces verts, doivent aussi se préoccuper de la gestion de leurs tombes. Car la place s'y fait rare. La création d'un nouveau cimetière est parfois la solution retenue. Mais des villes actionnent d'autres leviers et misent sur des politiques tarifaires incitatives. On offrant des concessions temporaires bien moins coûteuses que les perpétuelles, elles orientent le choix de la population vers les premières. De quoi assurer ainsi un plus grand «turnover» dans des cimetières saturés.